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Maître Nguyễn Dân Phú

Maître Nguyễn Dân Phú naît en 1911 dans la maison de ses ancêtres à Đa Ngưu, un village à 30 kilomètres de Hà Nội mais passe toute la première partie de sa vie dans un environnement aisé à Hà Nội, où sa famille s’est installée depuis longtemps. Sa mère s’occupe du commerce de luxe du thé au lotus et son père est ingénieur des mines et de l’industrie.

Un jour que ce dernier reçoit des amis, il appelle le jeune Phú pour lui présenter Cự Tốn, un maître de très renommé et lié à la famille impériale, qui lui donne immédiatement sa première leçon. C’est le début d’une passion pour les arts martiaux que son père décide d’encourager. Il demande à ses amis experts qui lui rendent visite d’enseigner leur art à son fils et fait venir des maîtres réputés de tout le pays. Nguyễn Dân Phú aborde alors de nombreux styles du nord du Vietnam en majorité chinois (Thiếu Lâm) comme le La Hán Quyền boxes des 羅漢 luóhàn [1] »), le Mai hoa Quyền boxe de la fleur de prunier ») ou le Liên Hoa Quyển boxe de la fleur de lotus »). Son dernier maître, Nguyễn Hoa, a été l’élève de Ba Cát, un des plus célèbres maîtres de la fin du XIXe siècle au Vietnam. Lui et Cự Tốn, son premier maître, furent probablement les plus importants à ses yeux car ils personnifièrent les deux courants principaux des arts martiaux dans le pays, le Thiếu Lâm et le traditionnel vietnamien (Bình Định par exemple).

Durant toute cette période, Nguyễn Dân Phú vit une jeunesse dorée partagée entre l’entraînement et ses amis, avec qui il participera à de nombreux combats entre pratiquants de ou pour défendre l’honneur des jeunes filles de son quartier. Il acquiert ainsi une réputation d’excellent combattant à Hà Nội.

En 1940, il s’embarque pour la France en tant qu’interprète pour les contingents d’ouvriers que le gouvernement français fait venir d’Indochine pour travailler dans ses usines d’armement. Après la guerre, il s’installe à Montluçon et ouvre une boutique de photographie. Il n’enseigne les arts martiaux qu’occasionnellement jusqu’à ce que ses fils manifestent un intérêt pour le karaté, qui commence à émerger. À la fin des année 50, il crée donc une première école qu’il nomme Mai hoa Quyền, dans laquelle sont abordées essentiellement le durcissements, les positions et les applications des techniques de combat. Elle ne compte au départ que quelques élèves en plus des huit fils du maître.

Au fur et à mesure, Nguyễn Dân Phú intègre à son enseignement des quyền, des leçons et l’étude des armes, codifiant et enrichissant ce qu’il a appris dans sa jeunesse. L’école prend finalement le nom de « Thanh Long », que nous connaissons aujourd’hui, d’après le surnom du maître : Đại Việt Thanh Long l’invincible dragon vert »).

Le style Thanh Long se fait peu à peu connaître et se développe car les fils du maître ouvrent plusieurs salles dans d’autres villes. Maître Phú participe en 1973 à la création de la première fédération d’arts martiaux vietnamiens, la F.F.V.V.D., qui obtient l’agrément ministériel en 1978 en vue de rassembler et représenter les arts martiaux vietnamiens. En 1979, il confie la salle de Montluçon à l’un de ses fils et n’enseigne plus qu’aux ceintures vertes et pendant les stages. Malgré les problèmes que connaît la F.F.V.V.D., l’école s’agrandit et compte de plus en plus de salles jusqu’en 1991, date à laquelle elle se scinde en trois branches dirigées par trois de ses fils : le Thanh Long Đông Hải de Serge, le Thanh Long Trường Sơn de Gérard et le Thanh Long Sơn Hải de Michel.

Nguyễn Dân Phú est invité par les trois écoles en tant que patriarche du style Thanh Long et continue d’enseigner aux ceintures vertes. Jusqu’à sa disparition le 28 juin 1999, il n’aura cessé d’enrichir le style qu’il a créé et de transmettre sa passion pour les arts martiaux.

Sources

André Gazur, Nguyễn Dân Phú, sa vie, son œuvre.

Notes

[1Saint bouddhiques.


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