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Les grandes dynasties nationales et le développement du (939-1802)

La domination chinoise prend fin en 939 par la bataille du Bạch Đằng. Ngô Quyền chasse les Chinois et fonde la première dynastie nationale. C’est une période de relative unité, marquée par une volonté d’expansion et une organisation de plus en plus complexe de la société et de l’armée.

En ces temps de stabilité, le se développe sous l’impulsion de rois maîtres en arts martiaux et, s’enrichissant des philosophies taoïste, bouddhiste et confucianistes, devient un art de vie visant à l’élévation spirituelle.

De grandes étapes marquent ce développement et la profonde intégration des arts martiaux à la culture vietnamienne.

Quelques décennies après l’indépendance, le fondateur de la dynastie des Đinh, Đinh Tiên Hoàng, organise l’armée de manière moderne en instaurant un corps très important de réservistes, système qui subsistera jusqu’au XIXe siècle. En effet, l’armée effectivement en service compte environ 120 000 hommes mais le nombre de soldats inscrits sur les registres est d’environ un million. Les réservistes exercent par ailleurs un autre métier ; ils sont par exemple cultivateurs ou artisans et le est ainsi présent dans tous les villages. Cette organisation causera bien des problèmes aux divers envahisseurs qui rencontreront une résistance inattendue de ces soldats-paysans.

Au sommet de l’état vietnamien, l’art martial prend une importance inédite. Sous la dynasties des Lý (1010-1225), tous les officiels, mandarins et fonctionnaires, ainsi que les hommes et les dames de la cour se doivent de pratiquer le . La dynastie Trần (1225-1400) instaure les giảng võ đường académies d’arts martiaux »), qui délivrent les grades de licenciés et docteurs en arts martiaux nécessaires pour accéder aux fonctions militaires élevées. Le général Trần Hưng Đạo, devenu célèbre par sa victoire sur les Mongols, est l’auteur de traités fondamentaux sur l’art martial vietnamien.

S’ensuit une époque de troubles avec une nouvelle domination des Chinois de la dynastie 明 Míng, qui se sont insinués dans les affaires nationales avant de prendre le contrôle du pays. De nombreux maîtres de sont assassinés et de nombreux ouvrages détruits. Après une lutte de dix ans, Lê Lợi, considéré depuis lors comme un héros national, les chasse du Vietnam à partir de Lam Sơn et fonde en 1428 une dynastie à l’origine d’une organisation militaire, administrative et judiciaire très poussée (code des Lê) et d’une montée en puissance des lettrés dans la société. Un exemple de cette organisation est l’existence dans l’armée d’un système de cinq tours de service dans lequel les soldats alternaient entre leurs devoirs militaires et leurs occupations professionnelles, ce qui permettait d’avoir des troupes toujours entraînées et mobilisables rapidement. Un école de , créée en 1945 sous le joug colonial français, porte le nom de Lam Sơn võ đạo, en l’honneur de Lê Lợi et de son action de résistance.

Dès la fin du XVIe siècle et jusqu’à la fin du XVIIIe, le pays est divisé en deux par une rivalité entre le clan Trịnh au nord et Nguyễn au sud. Cette guerre civile met le Vietnam à feu et à sang et trois frères originaires de la région de Tây Sơn (de la province de Bình Định), Nguyễn Huệ, Nguyễn Nhạc et Nguyễn Lữ, décident de mener une insurrection, appelée par la suite la révolte des Tây Sơn, pour restaurer l’unité nationale. Ils reprennent peu à peu le contrôle de tout le territoire et Nguyễn Huệ devient l’empereur Quang Trung en 1788 après avoir défait les troupes chinoises des 清 Qīng venue prêter main forte au dernier souverain Lê.

Quang Trung, lui aussi un des grands héros du Vietnam, rendit célèbre un des grands courants du võ, le Bình Định, nommé d’après sa région d’origine. C’est en effet à partir de cette famille d’arts martiaux qu’il élabora l’art martial officiel enseigné dans les académies militaires. Le programme et le déroulement des concours qu’il instaura se trouve décrit très en détail dans plusieurs ouvrages d’époques et des thèses contemporaines écrites sur le sujet. On y apprend notamment que le candidat doit passer de nombreuses épreuves en un seul jour : démonstration du maniement des dix-huit armes traditionnelles, cinq combats à mains nues, cinq avec une arme imposée et cinq avec une arme choisie contre des gardes royaux, épreuves théoriques sur un sujet portant sur la stratégie militaire, les armes ou encore les grands généraux du passé. Ces concours étaient d’un niveau élevé car, par exemple, l’exécution manquée d’une seule des armes était éliminatoire et le candidat devait remporter au moins trois combats par catégorie contre des soldats qui risquaient une suppression temporaire de solde s’ils étaient vaincus.

De cette époque datent des quyền traditionnels qui sont encore transmis de nos jours, tels le Lão mai quyền quyền du vieux prunier ») et il existe plusieurs écoles dont le nom contient les termes « Tây Sơn » ou « Bình Định » en souvenir de cet héritage.


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